Depuis quelques mois, le mot d’ordre dans la sphère entrepreneuriale, c’est « facture électronique ». Si vous êtes auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur, c’est pareil), vous vous êtes peut-être déjà posé cette question : suis-je concerné par l’obligation de facturation électronique ? Et surtout, s’il faut sauter le pas, comment s’y préparer sans perdre de temps (ni la tête) ?
Dans cet article, je vous explique ce que vous devez savoir sur cette réforme, ce qu’elle implique concrètement pour vous, et les étapes simples pour vous mettre en règle, tout en gardant le cap sur l’essentiel : le développement de votre activité.
Pourquoi parle-t-on autant de facture électronique ?
Si la France impose progressivement la facture électronique à toutes les entreprises, c’est avant tout pour moderniser et sécuriser les échanges commerciaux. Le but : lutter contre la fraude à la TVA, automatiser les déclarations et faciliter la transition numérique.
Mais attention, il ne s’agit pas simplement d’envoyer un PDF par e-mail. La vraie facture électronique est une facture structurée, émise et transmise via une plateforme agréée (comme Chorus Pro, pour le secteur public ou d’autres Plateformes de Dématérialisation Partenaires, dites PDP).
Auto-entrepreneur et facture électronique : suis-je concerné ?
La réponse est oui… mais pas tout de suite pour tous. Le calendrier de mise en place est échelonné selon la taille de l’entreprise. Voici le planning à retenir :
- 1er juillet 2024 : obligation de réception des factures électroniques pour toutes les entreprises, y compris les auto-entrepreneurs.
- 1er janvier 2026 : obligation d’émission pour les entreprises individuelles, auto-entrepreneurs inclus.
Donc, que vous vendiez des bijoux faits main sur Etsy, que vous proposiez du coaching en ligne ou que vous gériez un food truck bio, dès 2024, vous devez pouvoir recevoir des factures électroniques. Et à partir de 2026, il faudra également pouvoir en émettre. Ça laisse un peu de temps, mais mieux vaut ne pas attendre la dernière minute.
Mais concrètement, une facture électronique, c’est quoi ?
Une vraie facture électronique n’est pas un PDF bricolé sous Word. Il s’agit d’un fichier structuré (souvent au format Factur-X, XML ou UBL), enrichi de métadonnées (TVA, SIRET, montant HT/TTC, etc.) et transmis via une plateforme certifiée par l’administration fiscale.
Elle doit respecter les normes imposées par la Direction générale des finances publiques (DGFiP) et permettre la transmission automatique de certaines données à l’administration, sans intervention manuelle. Bref, ce n’est pas juste une question de format, c’est un nouveau standard qui s’installe.
Quelles sont les obligations qui vous attendent ?
Pour un auto-entrepreneur, les obligations vont dépendre de votre activité B2B ou B2C :
- Si vous facturez uniquement des particuliers : vous serez concerné uniquement par la transmission de données à l’administration, mais pas par l’émission via plateforme (du moins, dans un premier temps).
- Si vous facturez d’autres entreprises : vous devrez émettre vos factures via une plateforme certifiée et respecter le nouveau format imposé par la réglementation.
En résumé : plus vous travaillez en B2B, plus vous êtes concerné par la réforme. Et même si ça peut paraître contraignant, cette transition présente aussi des avantages.
Quels avantages pour un auto-entrepreneur ?
Passer à la facture électronique, c’est aussi :
- Moins d’erreurs : les données étant structurées, les oublis ou fautes de calcul sont réduits.
- Plus de professionnalisme : vos clients apprécient un process clair, moderne et rapide.
- Un gain de temps : automatisation des déclarations, intégration comptable facilitée, archivage numérique.
En bref, même si l’obligation vient d’en haut, elle peut jouer en votre faveur si vous savez en tirer parti dès maintenant.
Comment se préparer à la facture électronique quand on est auto-entrepreneur ?
Pas besoin de devenir ingénieur informatique ou fiscaliste. Voici un plan d’action simple :
1. Évaluez votre situation
Travaillez-vous en B2B ou B2C ? Utilisez-vous déjà un outil de facturation ? Vos clients sont-ils concernés par la réforme ? C’est la base pour définir vos axes de préparation.
2. Choisissez un outil compatible
Dès aujourd’hui, commencez à vous familiariser avec les logiciels conformes aux nouvelles règles. De nombreux outils adaptés aux auto-entrepreneurs proposent des solutions clés en main :
- Freebe
- Henrri
- Facture.net
- Indy (pour les micro-BNC)
Certains proposeront une mise en conformité dès l’ouverture des plateformes officielles. Pensez à vérifier qu’ils seront reconnus comme PDP ou connectés à une PPF (plateforme publique).
3. Restez informé de la réglementation
La réforme est évolutive, et les textes définitifs peuvent encore évoluer. La meilleure défense, c’est l’info ! Abonnez-vous aux bulletins de votre logiciel, lisez le site de la DGFiP ou suivez des experts comme… eh bien, moi 😉
4. Testez progressivement
Si vous travaillez déjà avec des clients publics, vous utilisez peut-être déjà Chorus Pro. Dans ce cas, vous avez un train d’avance. Sinon, rien ne vous empêche de tester une émission via plateforme, même avant 2026. C’est comme apprendre à faire du vélo : mieux vaut quelques gamelles maintenant que le crash à pleine vitesse dans deux ans.
Et si je ne respecte pas l’obligation ?
À ce jour, l’administration prévoit une certaine période de tolérance, surtout pour les petites entreprises qui doivent adopter un nouveau système. Mais cela ne veut pas dire qu’ignorer la règle soit une stratégie viable.
Des sanctions pourraient être appliquées en cas de non-respect (pénalités financières par facture non conforme, rejet par le client, etc.). Et surtout, vous risquez de perdre en crédibilité commerciale. Imaginez un client pro qui vous demande une facture au format électronique, et vous lui répondez « heu, PDF avec Word ça va ? ». Pas top.
Un exemple concret : Julie, graphiste indépendante
Julie, 34 ans, est graphiste en freelance et travaille en auto-entreprise. Elle facture à 80 % des PME. Elle utilise jusqu’ici un fichier Excel pour sa facturation, avec des envois manuels de PDF par e-mail (classique).
Elle découvre la réforme et opte pour un outil en ligne qui lui permet d’automatiser la création de ses factures, de les structurer au bon format et, bientôt, de les transmettre via une PDP.
Résultat : elle gagne du temps, évite les erreurs de saisie, et se démarque auprès de ses clients. « On sent que mes factures font plus pro », m’a-t-elle confié avec le sourire. Sans changer son quotidien, elle a préparé demain.
Petit rappel sur les obligations liées à la facturation
La facture, qu’elle soit électronique ou papier, doit toujours comporter les mentions légales obligatoires :
- Identité de l’acheteur et du vendeur
- Date d’émission
- Numéro unique
- Détails des produits/services
- Montants HT, TVA, TTC (même si vous êtes en franchise de TVA)
- Numéro SIRET
- Mention « TVA non applicable – article 293 B du CGI » si franchise
Rien ne change là-dessus, sauf la forme digitale et automatisée qui s’impose peu à peu.
Vous avez deux ans devant vous. Pourquoi attendre ?
Si vous êtes auto-entrepreneur, vous pourriez être tenté de repousser à plus tard. Après tout, janvier 2026 est encore loin, non ? Sauf que vos clients, vos concurrents et même votre comptabilité prennent déjà cette voie. Alors, pourquoi rester à quai ?
Anticiper, c’est se libérer du stress, éviter les rushs de dernière minute, et profiter dès maintenant des bénéfices de la digitalisation. Cette réforme peut être un booster de professionnalisation pour les auto-entrepreneurs agiles comme vous.
Envie d’aller plus loin ? De nombreux éditeurs commencent à proposer des offres « spéciales auto-entrepreneur » pour la facture électronique. Gardez un œil ouvert, posez les bonnes questions… et profitez de cette transition pour faire évoluer vos outils – et votre business.
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